Travail.Suisse dit non à une nouvelle diminution du taux de conversion parce qu’elle est précipitée. Ni l’espérance de vie ni les expectatives de rendement ne parviennent à justifier le moment, le rythme et la mesure de la réduction des rentes. La réduction irréfléchie mine la confiance des travailleuses et des travailleurs dans la fiabilité du deuxième pilier.
C’est une réaction exacerbée qui dicte aujourd’hui le rythme et la mesure de la nouvelle diminution du taux de conversion. Or, le taux de conversion n’est pas une valeur à court terme. C’est pourquoi, il ne s’agit pas de prendre comme rendement déterminant l’humeur du jour des marchés financiers, mais les valeurs moyennes à long terme. Ainsi, pendant la phase à fort taux d’intérêt des années 90 par exemple, l’expectative de rendement (le taux d’intérêt technique) et par conséquent le taux de conversion n’ont pas été augmentés. La réduction précipitée des rentes mine la confiance dans la fiabilité du deuxième pilier.
Les mesures d’accompagnement manquent
Contrairement à la 1ère révision de la LPP, la révision envisagée ne prévoit aucune mesure d’accompagnement. Celles et ceux qui doivent endurer une réduction de leur rente juste avant la retraite jouent tout simplement de malchance. Le renoncement aux mesures d’accompagnement met en danger l’objectif des prestations (maintien du niveau de vie habituel). Sans mesures d’accompagnement un abaissement si rapide est insupportable notamment pour les personnes aux revenus les plus faibles et il est irresponsable du point de vue de la politique sociale.
Réduction au profit des assureurs-vie
Avec l’abaissement du taux de conversion, on cède à la pression des assureurs-vie. Les sociétés d’assurances sur la vie font de bonnes affaires avec la prévoyance professionnelle. Et même plus : elles distribuent une grande partie des excédents aux actionnaires et aux managers au préjudice des assurés. Un taux de conversion encore plus bas entraînera un flux de fonds encore plus important en faveur des actionnaires et des managers, et ce au détriment des travailleurs et des rentiers. Il est inadmissible qu’une assurance sociale fixe une valeur aussi fondamentale que le taux de conversion en fonction des bénéfices escomptés par les sociétés privées d’assurance sur la vie.