Aujourd’hui, la CER du Conseil national a proposé à ce dernier de ne pas entrer en matière sur la 4ème révision de la LACI. Le résultat montre que la révision n’est plus apte à recueillir une majorité. Ce n’est pas étonnant puisqu’elle ne prévoit que des démantèlements de prestations pour les chômeurs ; et le financement prévu est clairement insuffisant pour une assurance-chômage solide comme en a besoin la population aujourd’hui. La révision échouera au Parlement ou, au plus tard, à l’occasion d’un référendum certain. C’est pourquoi Travail.Suisse demande que le Conseil fédéral présente le plus vite possible une révision qui fasse des propositions de financement sérieuses en lieu et place d’une pratique de démantèlement sociale à bon marché.
Le marché du travail très flexible en Suisse n’est acceptable pour les travailleurs et travailleuses qu’avec une solide assurance-chômage qui atténue les effets du chômage et offre suffisamment de sécurité sociale. La 4ème révision de la LACI met complètement en danger l’équilibre entre la flexibilité et la sécurité sociale. Le projet est inacceptable en raison des réductions de prestations massives auprès des jeunes, qui se montrent déjà aujourd’hui très flexibles, et en raison de propositions de financement qui ne sont pas sérieuses.
Avec la crise, l’assurance-chômage (AC) aura, lors de l’entrée en vigueur de la 4ème révision, déjà plus de 10 milliards de francs de dettes. Avec le financement prévu, l’assainissement de l’assurance-chômage durera plus de 20 ans. Cela n’est pas sérieux et irresponsable. Seulement une assurance-chômage solidement financée peut apporter aux travailleurs et travailleuses suffisamment de sécurité. Même si le projet passe en l’état le cap du Parlement, il n’aura aucune chance en votation référendaire dont il est certain qu’elle aura lieu.
C’est pourquoi, le Conseil fédéral doit proposer le plus vite possible une nouvelle révision qui fasse des propositions sérieuses de financement. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra éliminer les dettes lors de la prochaine reprise. Il ne s’agit pas de réinventer la roue. Travail.Suisse demande une augmentation ordinaire des cotisations de 0.35 % (au lieu de 0.2%) pour équilibrer les comptes et, pour l’élimination des dettes, une augmentation temporaire d’au moins 0,65% ainsi que deux pour cents de solidarité. On en serait ainsi aux mêmes taux de cotisation qui, de 1999 à 2003, avaient pu, grâce à une action déterminée, éliminer le niveau record des dettes de presque 9 milliards de francs en l’espace de quatre ans.