La CSSS du Conseil national a débattu aujourd’hui de la compensation sociale de la retraite flexible. Et l’on s’étonne du résultat : après que le Conseil national n’ait rien voulu savoir jusqu’ici d’une compensation sociale, un modèle a trouvé aujourd’hui, dans la commission compétente, une majorité qui permet une solution raisonnable. Mais les nombreuses abstentions indiquent que ce pas important fait vers la retraire flexible est tout sauf assuré. Travail.Suisse s’engagera, en dehors de tous jeux politiques, pour une vraie flexibilisation. Le relèvement de l’âge de la retraite des femmes n’aurait aucune chance lors d’un référendum sans une réelle flexibilisation.
Le modèle proposé par une majorité de la Commission au Conseil national prévoit pour les bas et moyens revenus des réductions de rente compensées socialement en cas de retraite anticipée. Cela est pleinement justifié du fait que ce sont ces catégories de revenus qui ont le plus de difficultés sur le marché du travail, qui sont le plus exposées à des problèmes de santé et qui, de surcroît, contrairement aux travailleurs mieux lotis financièrement, ne peuvent pas profiter d’un 2ème pilier ou alors de façon très modeste. Une flexibilisation ciblée de l’âge de la retraite dans l’AVS permettrait aux travailleurs et travailleuses à bas et moyens revenus de pouvoir déterminer le moment de la retraite selon leur état de santé personnel ainsi que selon la situation conjoncturelle et celle prévalant sur le marché du travail. Il en va de l’équité.
Pour Travail.Suisse, il est important que la commission s’oppose clairement à la compensation temporaire décidée par le Conseil des Etats. Un changement de système menant à une solution selon le revenu n’est possible en effet qu’avec une réglementation non limitée dans le temps. Une compensation sociale qui s’oriente selon le revenu déterminant est une compensation – en partie au moins – au relèvement de l’âge de la retraite des femmes. En raison de leurs carrières professionnelles et de leurs désavantages salariaux, les femmes ont toujours des revenus plus bas. Elles doivent donc bénéficier davantage de la compensation sociale.
Le grand nombre d’abstentions (12) indique que l’issue au Conseil national est encore pleinement ouverte et que la décision d’aujourd’hui est empreinte de considérations tactiques. Le Conseil national ferait toutefois bien de suivre la proposition de sa commission. Sinon, un référendum est certain. Et un relèvement de l’âge de la retraite des femmes sans une réelle flexibilisation n’aurait aucune chance devant le peuple.