Le Conseil des Etats a raté aujourd’hui la possibilité de se déterminer pour une compensation sociale de la flexibilisation de l’âge de la retraite. On jette de la poudre aux yeux de la population avec le concept de « réduction différenciée limitée ». Il n’y a aucune contrepartie durable qui vienne contrebalancer le démantèlement des rentes de près d’un milliard de francs. Si cette décision est suivie par le Conseil national, le lancement d’un référendum est certain.
La compensation sociale de l’âge flexible de la retraite correspond depuis longtemps à un besoin très répandu des travailleurs et travailleuses. En période de chômage justement, les travailleurs plus âgés sont souvent involontairement mis en pré-retraite. Il en résulte des réductions de rentes qui ne sont pratiquement pas supportables pour les bas et moyens revenus.
Pas de détermination pour une compensation sociale
Le Conseil des Etats a raté aujourd’hui la possibilité de se déterminer pour une véritable compensation sociale de la flexibilisation de l’âge de la retraite. Il veut maintenant octroyer une compensation minimale limitée à 10 ans. Avec la « réduction différenciée limitée », les personnes qui ont un revenu de moins de 82’000 francs en cas de retraite anticipée, jusqu’à l’année de naissance 1958, ne devront pas subir la réduction de rente complète selon les techniques actuarielles. En revanche, les mesures de démantèlement – l’augmentation de l’âge de la retraite pour toutes les femmes et le ralentissement et la suspension de la compensation du renchérissement, si le Fonds AVS descend en-dessous d’une certaine limite – demeurent illimitées. Il en résulte que rien de substantiel ne vient contrebalancer un démantèlement de mesures d’un montant d’environ 1 milliard de francs.
Une manœuvre politique évidente n’empêchera pas le référendum
Le Conseil des Etats, sachant qu’un pur projet de démantèlement n’a aucune chance en cas de référendum, essaie de jeter de la poudre aux yeux de la population. C’est par trop manifeste. Ce qui est vendu sous l’étiquette de compensation sociale, est totalement insuffisant pour les travailleurs et travailleuses à revenus modestes. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, continuera à s’engager contre des démantèlements dans l’AVS et pour des réaménagements tenant compte des besoins. Seule une compensation sociale substantielle et durable est en mesure de lever le blocage de l’AVS. Si le Conseil national n’apporte par de réelles améliorations, un référendum est certain.
Plus d’équité envers les femmes
Avec la limitation, on a raté l’occasion de passer à un changement de système et de décharger les revenus modestes plus fortement et durablement. Travail.Suisse considère une compensation sociale pour les revenus modestes au moins comme une compensation partielle de l’élévation de l’âge de la retraite des femmes. Les femmes ont toujours, sur la base de leur carrière professionnelle et de discriminations salariales, des revenus déterminants nettement plus bas. C’est pourquoi, elles doivent bénéficier plus fortement d’une compensation sociale.