Travail.Suisse se félicite du refus net de la réforme de la LPP
Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des salarié∙e∙s, se félicite que les citoyen∙ne∙s suisses aient refusé aujourd’hui la réforme de la LPP. Le naufrage de ce projet montre clairement que la population refuse toute détérioration des rentes et appelle de ses vœux une solution durable et sociale.
Le projet de réforme de la prévoyance professionnelle aurait alourdi les déductions salariales et réduit les rentes de beaucoup de travailleurs et travailleuses. Car dans bien des cas, la compensation prévue des pertes de rentes laissait à désirer. « La réforme de la LPP pénalisait surtout les revenus moyens qui auraient été perdants sur toute la ligne, en subissant des baisses de rentes tout en voyant leurs cotisations salariales augmenter. Travail.Suisse se félicite donc que le peuple suisse ait clairement dit aujourd’hui qu’il n’approuvera qu’une réforme équitable et équilibrée de la prévoyance professionnelle » explique Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.
La réforme ne réglait pas non plus le problème des rentes féminines trop basses, et la situation des très bas revenus ne s’améliorait qu’en apparence. Car bien qu’étant obligatoirement assurés dans la LPP, les bas revenus n’auraient pas obtenu pour autant des rentes plus élevées à la retraite, puisqu’ils auraient continué à dépendre des prestations complémentaires, les rentes AVS ne suffisant pas à couvrir les besoins vitaux. Autrement dit, l’AVS constitue le principal pilier de prévoyance des salarié∙e∙s ayant de bas revenus. Toute réforme durable et équitable de la prévoyance professionnelle (2e pilier) doit par conséquent porter sur ces deux piliers à la fois.
Nouvelle chance pour une réforme équilibrée
Le non d’aujourd’hui offre une chance de prendre un nouveau départ. Travail.Suisse appelle ainsi à remettre l’ouvrage sur le métier pour élaborer une réforme équilibrée et sociale de la prévoyance professionnelle. Une véritable réforme dans ce domaine se doit de maintenir le niveau des rentes pour toutes les générations, alors qu’aujourd’hui déjà les rentes de nombreuses personnes sont trop basses. Toute refonte du processus d’épargne requiert de solides compensations pour la génération dite transitoire. Edith Siegenthaler, responsable de la politique sociale, demande en outre de vraies solutions au problème des rentes de misère des femmes : « un nouveau projet de réforme devrait une fois pour toutes améliorer le statut des travailleuses à temps partiel, qui quittent le marché du travail pendant de longues périodes pour des raisons familiales et qui cumulent plusieurs petits emplois ». Dans le compromis des partenaires sociaux auquel Travail.Suisse avait contribué, les partenaires sociaux avaient indiqué des pistes pour une telle réforme.
Une nouvelle réforme devra encore régler le problème des coûts excessifs de gestion des avoirs des caisses de pensions. Ils avoisinent aujourd’hui 8,6 milliards de francs, qui pourraient être mieux employés. Travail.Suisse appelle donc à une gestion responsable des avoirs des assuré∙e∙s et à l’instauration d’une complète transparence des coûts, dans toutes les caisses de pensions. Dans l’intervalle, les fédérations de Travail.Suisse continueront à s’engager, dans chacune des caisses de pensions où elles représentent les intérêts des salarié∙e∙s, pour que des solutions sociales voient le jour.