Le Conseil national enterre le compromis des partenaires sociaux
Communiqué de presse
Aujourd'hui et hier, le Conseil national a débattu pour la première fois de la réforme du deuxième pilier (LPP 21). Au lieu d'adopter le compromis équilibré des partenaires sociaux, il le rejette et transmet au Conseil des États un projet volant en éclats. Une réforme équitable et socialement acceptable du deuxième pilier s'éloigne ainsi à grands pas. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, critique sévèrement les décisions prises aujourd'hui par le Conseil national.
Le Conseil national a tourné le dos au compromis des partenaires sociaux et présente un projet de réforme qui est voué à l'échec. Le taux de conversion a été abaissé à 6 pour cent, et ce sans compensation adéquate pour la génération de transition. Les femmes, en particulier, sont laissées pour compte avec des pertes de rentes massives. Avec le projet actuel, seuls 35 à 40 pour cent des assurés obtiennent des suppléments de rente, et ce pour une durée limitée à 15 ans. Il n’existe qu’un seul point positif parmi les décisions prises aujourd'hui par le Conseil national : le frein mis à l'avantage fiscal massif dont bénéficient les personnes qui gagnent le plus en décidant de ne pas augmenter les cotisations déductibles dans le troisième pilier. Mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan. Le fait est que les assurés ayant des salaires bas et moyens devront faire face à de douloureuses pertes de rentes dans les années à venir. Il revient maintenant au Conseil des États la lourde tâche de réorienter cette réforme mal partie dans la bonne direction.
Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse : « Travail.Suisse a présenté une solution équilibrée avec le compromis des partenaires sociaux. Mais les débats au Conseil national ont montré que la majorité bourgeoise n'a pas de réel intérêt à une réforme solide de la prévoyance professionnelle ».
Léonore Porchet, vice-présidente de Travail.Suisse : « La majorité du Conseil national fait de la politique à côté de la réalité. Nous avons besoin d'une réforme équilibrée du deuxième pilier, comme le compromis des partenaires sociaux. Les rentes doivent être améliorées au plus vite, en particulier pour les femmes ».
Anna Storz, responsable de la politique sociale à Travail.Suisse : « Le Conseil national remet au Conseil des Etats une réforme en miettes. Aucune indemnisation n'est prévue pour les pertes massives de rentes, surtout pour les femmes. Le Conseil national cimente l'image d'un deuxième pilier pour les personnes qui gagnent le plus ».