Temps perdu pour les familles : le débat sur le financement des crèches est repoussé après les élections
La commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des Etats a choisi aujourd’hui d’explorer une autre voie en matière de financement de l’accueil extrafamilial. Elle veut en savoir plus sur une nouvelle allocation familiale, au lieu de se prononcer sur l’initiative parlementaire de sa commission sœur, pourtant acceptée par le Conseil national ce printemps. Cette manœuvre dilatoire permet aux sénateurs et sénatrices de repousser le débat après les élections fédérales. Travail.Suisse s’irrite de ce qu’elle interprète comme un refus de prendre ses responsabilités.
La Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des Etats CSEC-E a repoussé aujourd’hui sa décision sur la question du financement de l’accueil extrafamilial par la Confédération. Au lieu de poursuivre le travail réalisé par sa commission sœur du Conseil national à l’origine d’une initiative parlementaire débattue et adoptée par le Conseil national en mars de cette année, la commission a décidé d’étudier un autre modèle d’aide financière via une nouvelle allocation de garde d’enfant. Celle-ci serait conditionnée à un certain taux d’activité et au besoin des parents d’un accueil extrafamilial.
Cette décision ressemble à une manœuvre dilatoire car elle a pour effet de repousser le débat au-delà des élections fédérales. Ainsi, les sénateurs et sénatrices de la CSEC-E ne prennent aucun risque en évitant de se prononcer contre la solution de financement pérenne patiemment négociée avec l’ensemble des acteurs, partis politiques, partenaires sociaux et organisations non-gouvernementales.
Selon Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité et de la conciliation : « Il est irritant de constater que neuf personnes suffisent, sans doute animées d’une motivation électoraliste, pour repousser l’urgence d’un financement accru par l’Etat de ce service public qu’est l’accueil extrafamilial, alors que les familles sont toujours plus étranglées par les coûts à leur charge. ».
Par ailleurs, l’initiative populaire sur les crèches, soutenue par Travail.Suisse, a été déposée avec succès le 5 juillet dernier et propose que la part payée par les parents ne dépasse pas 10% de leur revenu. Avec le projet de la CSEC-N en discussion, une issue était en vue avant le traitement de l’initiative populaire par le Parlement. Cette décision équivaut à un refus de la commission de prendre ses responsabilités et reporte de facto le débat après les élections fédérales. C’est un temps précieux perdu pour les familles.