Travail.Suisse se montre consterné par la nouvelle augmentation de la discrimination salariale
La discrimination salariale dont souffrent les femmes a encore augmenté, c'est ce que montrent les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique. En 2020, elle s’élève en moyenne à 47,8% de toutes les inégalités salariales mesurées en Suisse. Les femmes gagnent ainsi 8'604 francs de moins par an, uniquement parce qu'elles sont des femmes. Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, se montre consternée par cette évolution et demande à toutes les entreprises de s'enregistrer immédiatement sur la plateforme RESPECT8-3.CH et de donner un signal contre la discrimination salariale. A moyen terme, le Parlement est invité à entamer les travaux sur une nouvelle révision de la loi sur l'égalité.
Les derniers calculs basés sur l’Enquête suisse sur la structure des salaires de l’OFS font froid dans le dos : c’est 717 francs qui manquent chaque mois aux femmes en Suisse en moyenne en raison de leur sexe, ou 8604 francs par année. Cette partie de l’inégalité salariale entre femmes et hommes qui ne s’explique ni par la formation ou l’âge, ni par le niveau hiérarchique occupé ou le domaine d’activité, n’a jamais été aussi élevée et cela préoccupe Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et des travailleuses. Aujourd’hui, presque la moitié de toutes les inégalités salariales entre femmes et hommes, 47,8% en 2020, est discriminatoire et cette proportion augmente régulièrement depuis 2014. La discrimination salariale est même devenue la norme au sein des petites PME où elle affiche un taux de près de 57%. Elle fait particulièrement souffrir plus de 4 salariées sur 5 sans fonction hiérarchique (81,8%).
La révision de la Loi sur l’égalité en vigueur depuis juillet 2020 impose un contrôle obligatoire de l’inégalité salariale aux entreprises de plus de 100 personnes. Elle n’a produit encore aucun effet dans les résultats 2020 de l’OFS. En attendant l’évaluation de ses effets, Travail.Suisse appelle toutes les entreprises dès 50 employés à s’inscrire sans tarder sur la plateforme RESPECT8-3.CH qui recense celles qui ont entrepris leur auto-contrôle de l’inégalité salariale. Une chose est désormais déjà claire, selon Thomas Bauer, responsable de la politique économique : « Dès juillet 2023, RESPECT8-3.CH recensera les entreprises qui n’auront pas contrôlé l’égalité salariale, sur annonce de leurs employé.e.s ». Travail.Suisse exige maintenant que les entreprises concernées par l’obligation d’auto-contrôle communiquent les résultats chiffrés de l’analyse de l’égalité salariale et qu’elles prennent les mesures d’ajustement qui s’imposent, de concert avec les partenaires sociaux ou les représentations du personnel.
Selon Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité : « La discrimination salariale est un fléau trop répandu au sein des PME. A terme, le Parlement doit remettre sérieusement l’ouvrage sur le métier et ancrer définitivement l’obligation de vérifier l’égalité salariale pour toutes les entreprises dès 50 employés et prévoir des sanctions appropriées en cas de non-respect. »