Pas de congé paternité pour un tiers des pères

L’Office fédéral des assurances sociales publie la première évaluation sur le congé paternité : en 2021, 31% des nouveaux pères n’ont pas bénéficié de congé paternité. Tout n’est pas réglé pour autant, notamment dans les CCT, au sujet des protections contre le licenciement et du jour de congé accordé le jour de la naissance.

L’Office fédéral des assurances sociales a publié hier sa première évaluation sur la prise effective du congé paternité de 10 jours, qui a vu le jour en janvier 2021 grâce à l’engagement de Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et des travailleuses, et de ses fédérations. 31% des pères n’avaient pas pris leur congé paternité en 2021. Selon Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité et de la conciliation : « Il est réjouissant que 70% des jeunes pères aient pris leur congé paternité. Nous devons maintenant nous soucier que les 30% restants puissent faire usage de leur droit et n'y renoncent pas, ni par peur de perdre leur emploi, ni par méconnaissance.»

En septembre 2021, les résultats du « Baromètre Conditions du travail » ont montré que la majorité des jeunes salariés (jusqu’à 45 ans) ne sont pas satisfait de la durée du congé, qu’ils estiment trop courte, et que plus de la moitié des travailleurs n’était pas informée par leur employeur sur le nouveau congé paternité. Depuis l’entrée en vigueur du nouveau congé paternité, les membres de Travail.Suisse œuvrent au sein des commissions paritaires pour que les solutions antérieures ancrées dans les CCT, parfois plus généreuses, soient additionnées au congé paternité légal, comme le recommande le professeur de droit Thomas Geiser.

Travail.Suisse revendique en outre, au moyen d'interventions parlementaires déjà déposées, une protection contre le licenciement des jeunes pères durant les six mois de leur droit au congé, qu’ils bénéficient aussi du congé paternité lors du décès de l’enfant et que le jour de congé jusque-là accordé pour une naissance soit ajouté aux dix jours de congé paternité.