Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante de 170‘000 travailleurs et travailleuses, demande que dans les 10 prochaines années, au moins 30‘000 personnes professionnellement actives mais n’ayant pas de formation puissent obtenir un diplôme par une formation de rattrapage. Un diplôme n’améliore pas seulement la qualité de vie des personnes concernées de manière durable, il apporte également un grand profit à la société et contribue à atténuer le manque prévisible de main d’oeuvre spécialisée, lié au développement démographique.
Plus de 50‘000 personnes professionnellement actives, mais n’ayant pas de formation, se trouvent dans de bonnes, voire très bonnes conditions pour obtenir ultérieurement un diplôme, en faisant valider leurs acquis d’expérience. C’est ce que rapporte une étude, mandatée par Travail.Suisse et élaborée par la Haute école spécialisée bernoise (HESB). Un seul de ces diplômes peut permettre à la société d’économiser entre 100’000 et 210’000 francs. Globalement, cela permettrait un potentiel théorique d’économie de 8 milliards de francs. Sans oublier le fait que chaque diplôme obtenu améliore la qualité de vie des personnes concernées.
Pour cette raison, Travail.Suisse demande que la politique de formation établisse un nouveau point fort dans la formation de rattrapage pour les personnes professionnellement actives, mais n’ayant pas de formation. La Confédération, les cantons et les partenaires sociaux doivent établir des objectifs quantitatifs, prendre des mesures efficaces et en évaluer le taux de réussite par un contrôle régulier, comme cela a été fait lors de la démarche couronnée de succès augmentant le taux de formation professionnelle de base des jeunes à hauteur de 95 pour-cent pour une classe d’âge. Pour ce faire, il faut également utiliser la nouvelle loi sur la formation continue afin d’améliorer l’accès des travailleurs et travailleuses à la validation de leurs acquis d’expérience.
Pour que la réussite fasse école, il faut des objectifs ambitieux. Travail.Suisse estime approprié l’objectif défini de 3’000 diplômes obtenus chaque année, soit 30’000 en 10 ans. Avec un tel nombre de diplômes obtenus ultérieurement, la pénurie de main-d’oeuvre spécialisée due à l’évolution démographique sera réduite de manière significative ainsi que le besoin en de nouveaux travailleurs étrangers. Travail.Suisse demande à la Confédération, aux cantons et aux employeurs de se joindre à la réalisation de cet objectif.