Travail.Suisse recommande un «oui critique » à Frontex
Lors de sa séance d’hier, le Comité de Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, a décidé de dire oui à la votation sur Frontex du 15 mai. L’organisation faîtière veut ainsi empêcher une possible exclusion de la Suisse de Schengen/Dublin et la perte du droit de codécision qui en résulterait. Ce oui critique signifie que la Suisse doit utiliser sa participation à Frontex pour renforcer la protection des droits humains et garantir des voies de migration plus sûres.
En tant que membre de Schengen, la Suisse participe depuis 2011 à Frontex, le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes. Dans les années à venir, Frontex va être renforcée en termes de financement et de personnel. Un référendum a été lancé contre la décision du Conseil fédéral et du Parlement de participer à ce renforcement.
Travail.Suisse partage de nombreux arguments de la coalition référendaire contre Frontex et porte un jugement critique sur la politique européenne de sécurité et de migration. Après avoir soigneusement pesé les avantages et les inconvénients, le Comité de Travail.Suisse recommande à la majorité de voter oui pour les raisons suivantes :
- En cas de non à Frontex, la Suisse risque d'être exclue de Schengen/Dublin et de perdre son siège au conseil d'administration de Frontex. La fin de cette coopération aurait de graves conséquences pour la sécurité, l'asile et la liberté de voyager en Europe - et donc aussi pour le tourisme en Suisse.
- Ce n'est que si la Suisse soutient le développement de Frontex qu'elle pourra continuer à influencer les décisions ainsi que l'orientation stratégique de Frontex.
- Le nouveau règlement de Frontex renforce la protection des droits humains en créant une équipe de quarante observateurs des droits fondamentaux.
- Même si le lien n'est qu'indirect, un non à Frontex serait perçu par l'UE comme un nouvel éloignement de la Suisse. Cela pèserait encore plus sur les relations bilatérales entre la Suisse et l'UE.
Le Comité de Travail.Suisse n'a pas pris de position sur la loi sur le cinéma et sur la loi sur la transplantation.