Le Conseil national rejette l'imposition des transactions financières pour protéger la place économique suisse
Lors de sa séance d'aujourd'hui, le Conseil national a rejeté une intervention de Léonore Porchet visant à taxer les achats en francs. L'intervention avait pour but d'atténuer l'appréciation du franc et de réduire ainsi la pression sur la place industrielle. Travail.Suisse regrette que le Conseil national ait rejeté la motion. Dans la perspective de la prochaine crise de l'euro et de la domination croissante du commerce des matières premières et du secteur financier, la Suisse doit développer des instruments pour protéger l'industrie de production. L'impôt sur le franc aurait été un moyen efficace à cet effet.
La motion de la conseillère nationale et vice-présidente de Travail.Suisse Léonore Porchet prévoyait que les acheteurs étrangers de francs suisses devaient s'acquitter d'une taxe. Cela permettrait notamment de réduire les achats spéculatifs de francs suisses. En même temps, cela permettrait d'augmenter les recettes des pouvoirs publics. La Banque nationale disposerait en outre d'un instrument qui permettrait d'amortir une réévaluation du franc suisse sans augmenter constamment les inégalités de fortune. "Une imposition lors de l'achat de francs suisses par des acheteurs étrangers réduirait la pression sur la place industrielle. Celle-ci ne cesse d'augmenter en raison de la domination croissante du commerce des matières premières et de la place financière, ainsi que de la menace de la crise de l'euro 2.0", explique Thomas Bauer, responsable de la politique économique chez Travail.Suisse.
Après la crise financière, les prix des actifs ont constamment augmenté dans le monde entier grâce à la création d'argent frais par les banques centrales. Les inégalités sociales ont ainsi fortement augmenté, alors que les prestations de travail ont été dévalorisées. "Il est urgent de développer de nouveaux instruments de taxation. Ils doivent alléger la charge du travail et taxer davantage la fortune et les transactions financières. C'est le travail qui sert le bien commun, pas la création d'instruments financiers spéculatifs. Il faut également en tenir compte sur le plan fiscal. L'impôt sur le franc aurait été une étape innovante et importante à cet égard", a déclaré Léonore Porchet, vice-présidente de Travail.Suisse.