Le nouveau projet de révision de la loi sur le CO2 devra être plus ambitieux et plus social
Le Conseil fédéral a adopté aujourd'hui le mandat de la délégation suisse à la 26e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26). Dans ce contexte, Travail.Suisse, l'organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, demande au Conseil fédéral de présenter très vite un nouveau projet de révision de la loi sur le CO2. Il devra être plus social pour tenir compte du rejet de la révision de la loi sur le CO2 par le peuple le 13 juin 2021.
Limiter dans le temps les réductions d’émissions à l’étranger
Pour Travail.Suisse, la Suisse met trop l’accent dans son mandat pour la COP 26 sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre à l’étranger. « Les réductions d’émissions à l’étranger retardent la réduction complète qui devra se faire de toute manière en Suisse. Cela limite aussi la capacité d’innovation et la création d’emplois en Suisse tout en continuant à coûter des milliards de francs en importations d’énergies fossiles alors qu’on pourrait utiliser ces sommes pour accélérer le développement des énergies renouvelables dans notre pays », explique Denis Torche, responsable de la politique climatique. Et même si la Suisse insiste dans son mandat pour la COP 26 pour que les projets réalisés à l’étranger n’entraînent pas de conséquences négatives pour l’environnement et en matière de droits humains et du travail, la possibilité de le vérifier et de l’appliquer restera insuffisante.
Le nouveau projet de loi sur le CO2 doit inclure dès l’origine les syndicats
Le réchauffement climatique s’accélère vient d’alerter le GIEC menaçant de nouveaux désastres « sans précédent » l’humanité dans un rapport choc. Dans ce contexte, il est urgent que le Conseil fédéral présente un nouveau projet de révision de la loi sur le CO2 avec un objectif de réduction plus ambitieux, au moins égal à celui de l’UE qui prévoit 55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. « Pour éviter un nouvel échec en votation qu’on ne peut pas se permettre vu l’urgence climatique, il est indispensable que le nouveau projet soit plus social », indique Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse. Et il ajoute : « Pour cela il faut inclure en amont les syndicats pour qu’ils puissent faire des propositions dans ce sens ». Travail.Suisse propose dans son document « Plan d’action pour une politique climatique basée sur la transition juste : Un nouveau marché du travail écologique et social pour la Suisse » en particulier une redistribution complète à la population de la taxe sur le CO2. Cela renforcerait l’équité sociale et permettrait d’appliquer davantage le principe de causalité, les utilisateurs de grosses quantités d’énergies fossiles étant mis davantage à contribution.