A l’occasion de l’assemblée générale de Zurich Financial Services, Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs, présente son analyse du rapport des rétributions. Les salaires des membres du conseil d’administration et des hauts managers ont légèrement diminué, ce qui entraîne un resserrement de l’écart salarial. Cet effet ne s’inscrit pourtant pas dans la durée et résulte, en fin de compte, de la chute du dollar.
Les chiffres des salaires des managers de la Zurich analysés par Travail.Suisse signalent à première vue un resserrement de l’écart salarial au sein de la direction générale du groupe. Même si les boni accordés aux cadres dirigeants de la Zurich ont été plus modérés qu’avant, les salaires plus bas s’expliquent autrement. Ces explications n’ont rien à voir avec le retour à des salaires raisonnables pour les managers.
Une raison essentielle à la diminution des écarts salariaux est que la Zurich présente ses chiffres à chaque fois en dollars, alors que Travail.Suisse utilise les valeurs en francs dans ses calculs des fourchettes salariales. Depuis le début de l’étude menée par Travail.Suisse en 2002, le dollar a continuellement perdu de sa valeur [1]. De 2007 et 2008 seulement, la perte du cours du dollar se monte à 10 pourcents. Ceci a un effet direct sur les salaires indiqués. Si l’on ajuste les rétributions accordées aux membres du conseil d’administration en tenant compte de la perte de change, elles n’ont pas diminué de 6%, elles ont au contraire augmenté de 4%.
Indépendamment de cela, les écarts salariaux de la Zurich continuent de se situer dans des sphères hors de toute réalité. L’écart entre le salaire le plus bas et le celui du CEO James Schiro est de 1 :210, celui entre le salaire le plus bas et le salaire moyen d’un membre de la direction du groupe n’est pas moins insolent et se situe à 1 :99.