La troisième Conférence nationale sur le thème des travailleurs âgés aura lieu le 25 avril 2017. Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, salue cette conférence bien qu’elle ne peut ni décider de réglementations légales ni ne dispose de moyens financiers. Mais elle a au moins le mérite de renforcer la conscientisation pour ce thème et de déclencher des activités à différents niveaux.
La situation sur le marché du travail des travailleuses et travailleurs plus âgés se caractérise par une profonde insatisfaction renforcée par des sentiments et des expériences de discrimination 1 . La personne qui se retrouve sans emploi après 55 ans a peur de subir un processus de marginalisation sociale et de manquer d’argent avec l’âge ; mais elle doit aussi faire face à un marché du travail où les travailleuses et travailleurs plus âgés ont clairement de moins bonnes cartes en mains que les candidates et candidats plus jeunes. Il n’est, certes, pas exclu de retrouver le chemin du marché du travail après 55 ans. Mais il est cependant étonnant de voir comment même des personnes bien qualifiées ont la plus grande peine à être invitées, ne serait-ce qu’à un entretien d’embauche. Il est dès lors important que sur le plan cantonal, régional ou au niveau d’une branche, se développent et continuent à se développer toute une série d’initiatives qui soutiennent les demandeuses et demandeurs d’emploi plus âgés par le biais de programmes de sensibilisation, de formation continue et avant tout par du coaching. Toutes aussi importantes sont les mesures préventives qui aident les travailleuses et travailleurs plus âgés à ne pas décrocher du marché du travail.
Les mesures préventives sont importantes
Comme tous les autres travailleurs, et d’ailleurs aussi tous les employeurs, les travailleuses et travailleurs plus âgés sont confrontés à leur lieu de travail aux changements économiques, sociétaux et technologiques les plus variés. Comme tous les autres aussi, ils doivent pouvoir maîtriser les changements en cours. Pour ce faire, il faut qu’ils soient prêts à aborder les défis qui se posent mais qu’ils aient aussi la possibilité de mettre à jour leurs connaissances – que ce soit à leur place de travail ou dans un cours de formation ou de formation continue.
Etablir un bilan de compétence, en particulier vers le milieu de la vie active, est toujours plus important pour une carrière professionnelle. Il permet de donner un aperçu sur la situation professionnelle actuelle tourné autant vers la personne que vers le contexte de la carrière. Il montre les points forts de la personne mais aussi les compétences nouvelles qu’il faut acquérir. Des bilans de compétence sont donc des instruments précieux pour planifier une formation continue ciblée ou préparer l’entretien d’évaluation avec l’employeur. Il est donc très utile que les employeurs soutiennent la mise en place de bilans de compétence de leurs collaborateurs et collaboratrices et les utilisent comme base pour un développement de la carrière à partir du milieu de la vie active. On peut définir les carrières comme horizontales, verticales ou aussi en forme d’arc. Il est important de connaître le but vers lequel on tend en commun et de prendre les mesures (de formation) correspondantes.
Motivation et moins de déqualifications
Les entreprises qui procèdent ainsi créent des conditions favorables pour des travailleuses et travailleurs plus âgés plus motivés et pour des travailleurs qui ont alors moins à lutter contre des situations de déqualification. Ce faisant, ces entreprises montrent qu’elles prennent avec sérieux la situation démographique. Eu égard à la pénurie de personnel qualifié qui s’exacerbe année après année, il vaut la peine d’investir des ressources pas seulement pour les jeunes mais aussi pour les employés qui feront partie dans 10 ou 15 ans du groupe des travailleurs plus âgés. Dans les prochaines années, ils seront d’importants soutiens de l’économie dont on ne peut pas renoncer.