Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses, se réjouit du rejet par le Parlement de la loi fédérale sur le service de sécurité des entreprises de transport (LSST). En effet, la sécurité est une tâche essentielle de service public qui ne doit pas être déléguée à des employés mal formés d’entreprises orientées vers le profit.
S’il est indéniable que la nécessité d’assurer la sécurité dans les CFF a augmenté, cette mission, délicate, doit être assurée par des forces de police publiques. La privatisation de la police ferroviaire aurait pu conduire à des dérapages dans la mesure où les entreprises de sécurité privées ne sont ni investies de l’autorité nécessaire ni ne disposent d’un personnel suffisamment formé pour garantir une sécurité policière suffisante. C’est en particulier la question de l’usage de la contrainte et du type d’armement autorisé qui s’avère être extrêmement délicat dans le cadre de transferts de tâches de police à des entreprises de sécurité privées.
Le contrôle des documents d’identité des passagers, la fouille de ces derniers, voire leur arrestation, doivent être effectués par des policiers des transports bien formés avec un diplôme reconnu selon l’OFFT ou une certification, ce qui n’aurait pas pu être garanti avec la privatisation de la police ferroviaire.
Cette décision de renoncer à la privatisation de la police ferroviaire doit nous rappeler qu’en matière de sécurité, un Etat moderne se caractérise par le monopole du pouvoir garantissant les droits fondamentaux. Le transfert des tâches policières à des entreprises de sécurité privées doit se faire dans des limites très étroites et ne doit pas être lié à l’usage de contraintes.