La campagne en faveur de « 6 semaines de vacances pour tous » bat son plein. Lors de nombreuses conversations tenues avec des particuliers pendant des actions dans la rue, la pression exercée au travail, et nuisible à la santé, est confirmée. Les gens savent exactement de quoi nous parlons et pourquoi il est absolument nécessaire de mieux équilibrer la situation. Cela vaut aussi sur le plan économique, car de bons travailleurs, motivés et en bonne santé, constituent la force la plus importante de l’économie suisse dans la concurrence internationale.
La campagne portant sur l’initiative « 6 semaines de vacances pour tous », lancée par Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante de 170’000 travailleurs, bat son plein et touche à son terme.
De nombreux contacts personnels confirment la nécessité d’un meilleur équilibre
Au cours des dernières semaines, les collaborateurs et les membres de Travail.Suisse et des associations affiliées ont sillonné les rues où ils ont mené de nombreuses actions. Ce faisant, ils ont également eu de nombreux échanges personnels avec des passants. Les expériences recueillies confirment que la pression existe bel et bien au travail. Pour l’homme de la rue, le rythme effréné et une forte pression des délais sont une réalité, de même que leurs conséquences négatives sur la santé. Certes, les opinions ne sont pas toujours unanimes sur le remède à préconiser, mais plus personne ou presque ne conteste qu’il faille compenser davantage la charge, néfaste pour la santé, qui règne au travail.
La charge de travail est néfaste pour la santé et coûte cher
Au cours des vingt dernières années, le monde du travail a énormément changé. L’agitation est devenue de plus en plus grande ; la vie s’accélère. Et les travailleurs doivent, eux aussi, travailler de plus en plus vite. À la longue, c’est mauvais pour la santé. Ces conditions de travail rendent de plus en plus de gens malades. En Suisse, une personne sur deux souffre de douleurs dorsales, arrive de moins en moins à venir à bout de la pression et doit s’arrêter de travailler plus ou moins longtemps pour des raisons psychiques. Cette situation nous coûte cher : le Secrétariat d’Etat à l’économie estime à 10 milliards de francs par an les coûts de cette charge, nuisible à la santé, au lieu de travail, un montant que nous devons tous payer par le biais de nos primes de caisse-maladie, nos cotisations à l’AI, etc.
Une « usure » absurde de forces vives
À cela s’ajoute qu’un travailleur sur trois quitte le monde du travail pour des raisons de santé avant d’avoir atteint l’âge de la retraite. Voilà qui est effrayant ! D’une part, parce que ces chiffres recèlent des milliers de tragédies humaines individuelles. En effet, il est extrêmement rare que les travailleurs concernés se soient fixé pour objectif d’avoir une rente de l’AI ou de partir de manière anticipée à la retraite. Beaucoup plus souvent, c’est simplement la seule et unique possibilité pour eux de quitter la vie active d’une manière supportable, du moins financièrement. D’autre part, cette « usure » de forces vives est également une absurdité sociétale. À elle seule, l’évolution démographique mènera d’ici à 2030 à une pénurie de main-d’œuvre d’environ 400’000 personnes. Au cours des prochaines décennies, la catégorie des travailleurs de plus de 55 ans ira encore croissant. Il nous faut aujourd’hui de bonnes conditions de travail, afin que cette génération future de travailleurs d’un certain âge ne soit pas écartée prématurément du marché du travail.
Les opposants à l’initiative font tout pour effrayer et induire en erreur: la force de l’économie suisse, ce sont des travailleurs reposés et motivés
Les opposants à l’initiative mènent une campagne d’intimidation en proférant la menace de suppressions d’emplois en Suisse. Cet argument est totalement absurde. Ce ne sont pas des forces vives bon marché, mais des travailleurs motivés et en bonne santé qui constituent l’un des avantages essentiels de la place économique suisse. Pas une seule entreprise de Suisse ne pourra vendre à l’étranger ses produits ou ses services en raison d’un prix bas. C’est uniquement grâce à la précision, à la fiabilité et à l’innovation, en d’autres termes, grâce à des travailleurs motivés que les entreprises helvétiques connaissent le succès, et uniquement grâce à des travailleurs performants que l’économie helvétique pourra créer des emplois en Suisse. La question des emplois dans notre pays n’est pas une question de salaires et de vacances, mais une question d’engagement et de qualité. Il faut prendre soin des gens qui créent la prospérité, et les encourager, pour que l’économie suisse prospère.
Offrir davantage de compensation constitue un investissement nécessaire et sensé
Le fait de mieux compenser la forte charge de travail n’est pas un facteur de coût pour l’économie suisse, mais un investissement nécessaire et judicieux du point de vue économique et sociétal, parmi les avantages essentiels de la place économique suisse dans la concurrence internationale, parce que des travailleurs reposés, motivés et créatifs sont très importants pour l’économie helvétique et parce que la démographie mènera tôt ou tard à une pénurie de main-d’œuvre.