Cela fait déjà quatre ans que Travail.Suisse, de concert avec la Fédération des Associations de Professeurs des Hautes écoles spécialisées suisses (hes-ch), attire l’attention sur le problème de la suradministration dans les hautes écoles spécialisées. Malheureusement, la politique n’a absolument rien entrepris depuis lors pour atténuer ce problème. Hélas ! Travail.Suisse doit constater au contraire que la suradministration dans les hautes écoles spécialisées n’a fait qu’augmenter.
Dans la formation aussi, il faut veiller à ce que chaque franc soit affecté d’une manière responsable et ciblée. Il est donc judicieux de faire valoir, dans le message relatif à l’encouragement de la formation, de la recherche et de l’innovation pendant les années 2013-2016, l’augmentation de l’efficacité dans le contexte des hautes écoles spécialisées HES. Toutefois, les propositions vont dans la mauvaise direction. Ce n’est ni dans l’enseignement ni dans la recherche que les priorités doivent être fixées, mais dans l’administration1. Il est temps de poursuivre une politique qui mette au point des instruments visant à réduire les frais administratifs dans les HES. Les démarches nécessaires à cet effet sont les suivantes:
Premièrement, il faut une volonté politique qui aille en ce sens. La politique doit enfin commencer à faire de la suradministration dans les hautes écoles l’un de ses thèmes. Il faut avoir le courage de voir les choses en face. Il y a lieu de rédiger un rapport montrant l’évolution des tâches administratives et des frais de marketing dans les hautes écoles spécialisées au cours de la dernière décennie2.
Deuxièmement, les factures des diverses hautes écoles spécialisées doivent être comparables entre elles. Pour ce faire, il faut définir ce qui fait partie de l’administration. C’est uniquement ainsi que la meilleure pratique pourra être mise en exergue.
Troisièmement, la politique doit définir des objectifs. Elle doit fixer des repères pour les frais administratifs maximaux. A la lumière de ces critères, elle doit exiger des réductions de ces frais, et lier le financement par la Confédération à ces objectifs.
Quatrièmement, il faut également réfléchir à la question de savoir quelles sont les dépenses administratives vraiment nécessaires pour les hautes écoles spécialisées et quelles sont les réglementations politiques qui engendrent des frais administratifs élevés. Dans le cas où des problèmes peuvent être constatés, il faudra alors entreprendre des changements politiques.
Travail.Suisse table sur la possibilité d’économiser annuellement plus de 50 millions de francs dans l’administration des hautes écoles spécialisées, des fonds qu’il sera plus opportun d’investir dans l’enseignement et la recherche. Il faut donc que la politique se mette enfin à l’ouvrage.
1 http://www.admin.ch/ch/f/ff/2012/2857.pdf
2Voir 08.3357 – Motion « Suradministration dans les hautes écoles spécialisées »